Le safran plutôt que le Prozac contre la dépression?

Publié le par Jalal Khaldoune

Les résultats de deux essais cliniques récents indiquent que le safran pourrait constituer un traitement efficace de la dépression.

Dans les deux cas, il s’agissait d’essais cliniques randomisés à double insu menés durant 6 semaines auprès de 40 sujets souffrant de dépression clinique légère à modérée. Dans l’un des essais, les chercheurs ont comparé les effets d’un extrait de safran à ceux d’un placebo. Les résultats indiquent que le safran est significativement plus efficace que le placebo pour soulager les symptômes de la dépression. Dans l’autre cas, on a comparé les effets de l’extrait de safran à ceux de la fluoxétine, mieux connue sous le nom de Prozac. Le safran s’est avéré aussi efficace que le médicament.

Bien qu’il s’agisse d’essais préliminaires menés auprès d’un nombre restreint de sujets, les auteurs soulignent que leurs résultats justifient de poursuivre la recherche en menant des essais de plus grande envergure.

On ignore, pour l’instant, le mécanisme par lequel le safran exercerait une action antidépressive. Les essais ayant été menés en Iran, soulignons que dans la médecine traditionnelle persane, on traite couramment la dépression à l’aide de cette épice. D’autre part, l’herboristerie classique lui attribue des vertus à la fois sédatives et toniques aussi bien pour le système digestif que pour le système nerveux central.

Composé de stigmates séchés des fleurs du Crocus sativus, le safran est probablement l’épice la plus dispendieuse au monde. À raison de trois stigmates par fleur, il faut 150 000 fleurs pour faire environ 200 g de safran séché.

Dans les essais rapportés ici, on a employé un extrait hydro-alcoolique (1:15) déshydraté et mis en capsules à raison de 15 mg chacune. On n’a observé aucun effet indésirable.

Bien qu’il circule des rumeurs à l'effet que le safran serait toxique à des doses relativement faibles, des chercheurs mexicains qui étudient les propriétés anticancéreuses de cette épice affirment qu'il faudrait qu’un adulte en consomme plusieurs centaines de grammes avant d'éprouver le moindre désagrément. On pense que cette erreur vient d'une confusion entre le Crocus sativus, dont on recueille le safran, et un autre crocus, le colchique des prés, qui est botaniquement très proche et qui est très toxique, même à petites doses.

 

Pierre Lefrançois – PasseportSanté.net

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